LGBT+ afros et crise sanitaire du Covid-19 : un lourd tribut à surmonter

17 mai 2020 – Journée internationale de lutte contre les LGBTphobies

COMMUNIQUE DE PRESSE


La crise sanitaire actuelle augmente la précarité et les LGBTphobies. Cet accroissement des violences auxquelles sont confrontées les personnes les plus vulnérables touchent particulièrement les  minorités sexuelles africaines et afrodescendantes. Dans le cadre de la 17e journée internationale de lutte contre les LGBTphobies, Afrique Avenir alerte sur la situation des personnes LGBT racisées et rappelle sa fonction de lieu ressources en matière de santé communautaire.

Documenter le vécu des personnes LGBT afros

En France, malgré une certaine évolution des mentalités au sein des diasporas afrocaribéennes, être noir.e et ouvertement lesbienne, gay, bisexuel.le et/ou transgenre expose davantage aux violences aussi bien dans la sphère privée que dans l’espace public.

Nous disposons de très peu de données permettant de mesurer l’impact des discriminations croisées auxquelles sont confrontées les minorités sexuelles racisées. Ce manque de données ciblées en matière de plaintes, d’agressions et de témoignages contribue à nier l’existence des personnes LGBT afros et rend difficile le travail nécessaire de recensement, la prise de conscience collective et l’élaboration de politiques publiques adaptées pour lutter contre les LGBTphobies envers les personnes afrocaribéennes.

Une urgence : la prise en charge de la santé mentale

Dans le contexte actuel de crise sanitaire, l’isolement et les situations précaires vécues par les personnes LGBT afros sont renforcés. La réduction voire l’arrêt des accueils physiques proposés par les associations sont également un coup dur pour les personnes vulnérables. Pouvoir être écouté.e.s par des profesionnel.le.s de santé formé.e.s se basant sur une approche intersectionnelle, et libérer la parole lorsqu’on se sent prêt.e.s est un enjeu important au sein de nos communautés afros, et particulièrement pour les personnes LGBT.

A l’instar du  collectif psys noires qui «proposent une permanence d’écoute solidaire encadrée par 10 cliniciennes psychothérapeutes formées à la spécificité de l’écoute psychologique et psychiatrique pour répondre avec bienveillance à la demande des personnes isolées», des espaces communautaires visant à favoriser la libération de la parole autour des violences doivent être conjointement portés par les pouvoirs publics et les associations au même titre qu’un centre de santé communautaire qui permettrait à la fois de proposer une diversité de services en matière de santé (suivi gynécologique, groupes de parole, psychothérapie etc…) et d’assurer un suivi global et pérenne dans un espace sécurisé et bienveillant avec une intention particulière portée aux personnes les plus précaires.

Lutter contre les inégalités, écouter, soutenir et accompagner

Pour lutter efficacement contre les inégalités qui produisent des violences, il faut pouvoir les mesurer. Il est encore très difficile en France d’avoir accès à des données nationales reliant santé, contexte social et origines ethniques, alors qu’on sait déjà que ces inégalités se creusent durant la crise sanitaire que nous traversons et qu’elles continueront à s’étendre après la crise.

Les études et recherches telles que l’afrobaromètre santé 2011 et l’afrobaromètre santé 2016 dans lesquelles se sont impliquées Afrique Avenir ont permis de mieux caractériser les personnes immigrées vivant en France. Ce travail fondamental de recensement et d’analyse est une source d’informations qui permet de structurer et déployer des stratégies adaptées aux personnes migrantes en matière de lutte contre le VIH/sida et les hépatites.

Dans la lignée des stratégies de santé communautaire soutenues par les pouvoirs publics  mises en place pour accélérer la riposte pour mettre fin au VIH/sida, Afrique Avenir réclame un engagement de l’Etat à la hauteur de la crise sanitaire actuelle pour permettre aux associations communautaires de poursuivre leurs actions de prévention, de soutien et d’accompagnement des personnes les plus précarisées et marginalisées telles que les minorités sexuelles racisées, exilées et migrantes quel que soit leur statut administratif.   

En cette journée internationale de lutte contre les LGBTphobies, Afrique Avenir salue le travail de terrain d’associations communautaires afros qui agissent souvent avec très peu de moyens dans des contextes difficiles (baisse voire absence de subventions, locaux inadaptés à l’accueil des publics, difficultés à pérenniser des postes et à en créer de nouveaux…) en réinventant de nouveaux modes de solidarités pour soutenir des personnes LGBT des  diasporas afrocaribéennes récemment arrivées en France ou déjà installées depuis des années sur le territoire, et confrontées à différentes formes de violences LGBTphobes.

Afrique Avenir réaffirme son soutien inconditionnel à toutes les personnes LGBT africaines et afrodescendantes et rappelle que l’association est aussi un lieu d’accueil, d’accompagnement et d’orientation des personnes LGBT.

Enfin Afrique Avenir a une pensée particulière pour les personnes LGBT africaines et afrodescendantes isolées, en rupture sociale, et pour qui la crise sanitaire actuelle augmente considérablement les difficultés socio-économiques.

Pour aller plus loin, voici quelques ressources utiles :

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Contact presse :

Romain Mbiribindi, Directeur général d’Afrique Avenir romain.mbiribindi@afriqueavenir.fr

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