Histoire et Fondation de l’Association Afrique Avenir

INTRODUCTION

L’Association Afrique Avenir a été fondée en 1992, à l’initiative d’un groupe des
chercheurs, enseignants et étudiants en formation en Europe qui avait constaté que
leurs pays étaient confrontés à plusieurs défis :
La marginalisation des pays africains dans l’ordre économique mondial. Le
risque d’avoir les populations de basculer de la pauvreté matérielle du tiers-
monde dans les affres et le dénuement d’un « hors monde où nous n’aurions
plus aucune possibilité d’initiative et de décision sur tout ce qui concerne notre
espace de vie.
L’impuissance de nos projets politiques des dirigeants africains qui n’ont pas,
à ce jour, trouvé des réponses adéquates et aux questions vitales et aux
grandes espérances de liberté qui embrasent nos esprits et nos consciences
La décomposition progressive de nos pays dans les tensions sociales, les
blessures des conflits ethniques, les fléaux des guerres civiles et les
monstrueuses réalités des terrorismes d’Etat, des massacres collectifs, des
répressions sauvages et des assassinats politiques perpétrés par
d’implacables forces de la mort qui agissent de façon occulte ou publique
A ces problèmes économique, politique et social s’ajoute le doute profond qui
traverse aujourd’hui l’Afrique sur ses capacités internes de sortir de sa crise : ses
structures de mentalité, ses énergies spirituelles, ses ressources culturelles, ses
puissances morales et sa volonté créatrice propre.
C’est pourquoi, les fondateurs de l’Association Afrique Avenir avaient décidé de créer
un espace de rencontre et d’engagement des Africains qui vivent actuellement en
Europe, réfléchissent ensemble sur les problèmes de leurs pays et s’organisent pour
participer à la construction de l’Afrique nouvelle, à travers la recherche intellectuelle,
l’action politique guidée par les valeurs de l’humain, l’investissement économique
dans les projets de développement ainsi que l’animation culturelle et spirituelle de la
conscience africaine.

OBJECTIFS VISES PAR AFRIQUE AVENIR

– Engager les africains vivants en Europe dans un processus commun de
réflexion, de débat et mobilisation sur les questions de la renaissance et de la
reconstruction de l’Afrique.
– Contribuer à la formation des jeunes africains étudiant actuellement dans les
écoles supérieures et universités européennes, en vue de les préparer à
assumer les responsabilités sociales, culturelles et politiques dans la situation
de l’Afrique d’aujourd’hui.
– Soutenir, promouvoir, développer et nourrir intellectuellement les réseaux
interafricains qui travaillent à l’émergence d’un esprit anti-crise au sein des
sociétés africaines

PROGRAMME EN EUROPE
Mise en place d’un programme de réflexion et d’action en sept ateliers

  1. Atelier sur les mentalités nouvelles à développer pour la reconstruction de
    l’Afrique
  2. Atelier sur les nouvelles rationalités politiques et sociales pour lutter contre les
    pesanteurs tribales et ethniques qui plongent nos sociétés dans les violences
    meurtrières
  3. Atelier sur les valeurs et les patrimoines culturels des sociétés africaines
  4. Atelier sur la femme et sa participation à l’œuvre de la reconstruction du
    continent
  5. Atelier pour préparer le retour des africains dans leurs pays d’origine après
    leur séjour en Europe
  6. Observatoire pour la promotion de la santé en Afrique, atelier Sida
  7. Atelier de prière et de vie spirituelle inspirée des liturgies, de la pensée et des
    recherches théologiques africaines

PROJETS POUR L’AFRIQUE
Deux projets à long terme et trois projets à court terme doivent mobiliser les énergies
d’Afrique Avenir

1. Projets à long terme
– Création d’un réseau des maisons des jeunes en Afrique dans le but d’animer
une nouvelle conscience civique et politique éclairée par les grandes valeurs
de l’humain
– Création des centres de développement intégral en milieu rural africain
2. Projets à court terme
– Organisation d’une caravane œcuménique pour les droits de l’homme
sillonnera l’Afrique de l’Ouest pendant les grandes vacances 1995, 1996 et
1997
– Organisation d’une université itinérante dans quelques pays sur les grands
problèmes culturels, sociaux, politiques et économiques de l’Afrique
contemporaine
– Organisation d’une tournée de réflexion sur le thème « Femme et société en
Afrique : église, famille, éducation et démocratie tout au long de l’année 1995

STRUCTURES
1. Le Bureau, composé de cinq membres chargé de la direction d’Afrique Avenir,
le bureau se réunit tous les lundis, de 18h00 à 20h00 au 22 rues des Archives
75004 Paris
2. Le comité d’Orientation et d’Animation, composé des membres du bureau et
de directeurs des ateliers et de la commission sur les projets, le comité se
réunit une fois par mois sur convocation du bureau
3. La commission des projets, composée de 8 personnes est chargée de
transformer la réflexion menée en programmes et en projets concrets sur le
terrain en Afrique
4. Les Ateliers, sont la vie même d’Afrique Avenir, les lieux où s »élaborent les
stratégies d’action pour notre contribution à la renaissance et à la
reconstruction de l’Afrique
5. Le Club Afrique Avenir, lieu de rencontre, de dialogue et d’échange pour tous
ceux qui soutiennent moralement, intellectuellement ou financièrement Afrique
Avenir, il a pour tâche de conseiller, de guider et d’éclairer le travail qui se fait
en Europe et en Afrique.

PERMANENCE
Une permanence a lieu lundi, mercredi et jeudi de 14h00 à 18h00 à notre siège au
22 rue des Archives 75004 Paris

ATELIER 1- Laboratoire de recherche sur les nouvelles rationalités politiques
et sociales en Afrique

Thème : « Etat, anarchie, et société »

  1. Si on considère les transformations en cours dans le champ politique et social
    de l’Afrique, il est clair aujourd’hui que nous assistons à n processus de
    déstructuration d’un ordre du monde dominé par les paris uniques et leurs
    idéologies monolithiques, et à l’émergence des espoirs nouveaux portés par
    les rêves de liberté, de démocratie, et de droits de l’homme. Mais ce
    processus ne s’accomplit pas selon une logique claire et cohérente qui
    conduirait les sociétés africaines vers des lendemains paisibles et sereins.
    Elle s’opère plutôt dans une ambiance d’anarchie où les intérêts
    contradictoires s’affrontent, où les attentes multiples des sauveurs et de

Messies n’obéissent pas à des règles facilement identifiables dans leur
signification pour l’avenir.
Le but de l’atelier 1 est de chercher à comprendre en profondeur les mutations
actuelles de l’Afrique :

  • identifier les situations les plus significatives et leurs enjeux pour la reconstruction
    du continent
  • mettre en lumière les schèmes de régulation de comportement ainsi que les
    interactions que sont décisives pour l’orientation de l’avenir
  • saisir les causes réelles de dysfonctionnement dans nos systèmes politique et des
    organisations civiles qui travaillent dans nos pays
  • élaborer de nouvelles rationalités politiques et sociales qui puissent aider l’Afrique à
    inventer sa nouvelle destinée politique
  1. Le laboratoire se réunira au rythme d’une séance par mois (deuxième lundi)
    au 22, rue des Archives, 75004 Paris (Mission Intérieure Luthérienne).
  2. Pour 1994– 1995, l’atelier organisera, en collaborations avec la Fédérations
    universelle des associations chrétiennes des étudiants (FUACE), une
    université d’été sir les droits de l’homme.
    Il s’agira de rassembler des étudiants africains vivant en Europe et des étudiants
    européens pour réfléchir ensemble sur les droits de l’homme dans les relations entre
    nos deux continents. Dans le contexte actuel de la construction de l’Europe et de
    revendications démocratique dans les sociétés africaines ; il est bon que la question
    des droits de l’homme puisse être au cœur des débats pour les relations entre les
    deux mondes. Le but de l’université d’été sera d’éclairer cette question à la lumière
    des valeurs fondamentales de l’humain, dans la à partie d’une connaissance
    approfondie de ce que les Africains et les européens pensent de leur destinée
    respectives.

4. Méthodes de travail

1) Les conférences, au nombre de 5, seront données par des spécialistes.
2) Les séminaires seront dirigés par des assistants ; leur rôle consistera
essentiellement à présenter les problématiques générales des thèmes du
séminaire. Ils présenteront également les synthèses finales et dirigeront
les discussions
3) Des films traitant de thème général de l’université seront projetés.
4) L’espace du témoin : sous forme de présentation (conférence) d’un
événement, d’une situation donnée pour un personnage témoin (par
exemple, la crise yougoslave, au Zaïre, ou en Algérie).

5. Suggestion de thèmes de conférences et de séminaires

Conférences :
1) Droits de l’homme et traditions :
a) Religieuses
b) Philosophiques
2) La déclaration de 1948 :
a) l’expérience du génocide juif
b) la question coloniale
c) la critique socialiste

3) Relations internationales :
a) l’expérience du parlement européen
b) Organisation pour la sécurité en Europe ( C.S.C.E)
c) relations économiques et Droits de l’homme : l’expérience du boycott
anti apartheid
4) Actualités des Droits de l’Homme :
a) la question des femmes
b) les droits de l’homme dans l’Europe
c) les droits de l’homme dans les revendications politiques en Afrique

5) Ethnies et partis politiques en Afrique
6) Le programme d’ajustement structurel

ATELIER 2- Laboratoire de philosophie et de théologie de la reconstruction
Thème d’étude : «Philosophie, théologie, et spiritualité de la reconstruction en
Afrique »

  1. Le problème de la reconstruction de l’Afrique est aujourd’hui au centre de la
    pensée philosophique et théologique dans nos pays. Clairement et fermement posé
    par la Conférence des Eglises de toute l’Afrique (CETA) comme l’enjeu décisif pour
    la vie de nos peuples, il interpelle non seulement les consciences chrétiennes et la
    communauté des croyants, mais l’ensemble de forces vives qui consacrent leurs
    énergies à la transformation des sociétés africaines en forgeant des mentalités
    nouvelles. Des esprits capables d’imaginer et de mettre sur pied des institutions et
    des structures dont notre continent a besoin pour bâtir un avenir de de
    développement, de démocratie, et de promotion intégrale de l’humain.
    Le but de notre atelier de travail sera autant de rendre compte des recherches
    théoriques et des expériences pratiques de la reconstruction dans nos pays, que de
    participer à la réflexion fondamentale sur ce qu’il convient de faire pour construire
    l’avenir de l ‘Afrique.

Trois chantiers de recherche sont ouverts :

  • Les conditions et les dimensions de la transformation de l’imaginaire africain e vue
    de la reconstruction de nos sociétés dans leur imagination créatrice et prospective. Il
    s’agira d’analyser lucidement les questions relatives aux ressorts mentaux et aux
    dynamiques socioculturelles à développer pour que l’homme africain affronte sans
    peur les problèmes auxquels il est confronté.
  • L’identification des forces du changement et la réflexion sur le sens de leur action
    au sein de la société civile et dans les organisations politiques.
  • Les stratégies à mettre en œuvre pour une participation féconde des Africains
    d’Europe au processus concret de la reconstruction de nos pays.
  1. L’atelier 2 fonctionnera au rythme de deux séances de travail par mois : le premier
    et le troisième lundi (en dehors des périodes e=de vacances scolaires), au 22, rue
    des Archives, 75004 Paris (Mission Intérieure Luthérienne).
  2. Pour 1994 et 1995, l’atelier prévoit un séminaire public de réflexion sur le thème :
    « La théologie africaine et les nouveaux enjeux de la mission ».
    Organisé à l’intention des pasteurs, des étudiants en théologie, des groupes
    paroissiaux, et des animateurs missionnaires, ce séminaire aura pour but de
    présenter le mouvement théologique africain contemporain : ses sources historiques,
    ses problèmes de fond, ses grandes orientations théoriques et pratiques, sa place
    dans les mutations politiques, économiques, sociales, et culturelles dans lesquelles
    l’Afrique est actuellement engagée.
    A partir de l’étude de ces axes essentiels et de leurs articulation internes, nous
    serons conduits à inscrire la théologie africaine dans l’évolution du continent et dans
    le rôle joué par les Eglises en Afrique depuis la période des « missions » étrangères
    jusqu’à l’étape actuelle où les communautés chrétiennes locales affirment clairement
    leur autonomie et leur indépendance.
    Nous aurons ainsi à repenser la « mission dans ce contexte nouveau et à définir ses
    nouveaux enjeux.

Le séminaire aura trois étapes :
Première étape : Les sources historiques de la théologie africaine
– Tendances et thèmes majeurs du discours théologique en Afrique
Quatre livres fondamentaux : « Un visage Africain du Christianisme » (Vincent
Mulago), « Discours Théologique Négro- Africain » (Oscar Bimuenyi- Kweshi),
« Ma foi d’Africain » (Jean-Marc Ela), « Jalons Pour Une Théologie Africaine »
(Barthélémy Adoukounou)

Deuxième étape : Les Eglises dans la société africaine ou la théologie au sens
pratique

– Les maladies spirituelles des Eglises africaines
– L’Eglise d’Afrique, une grande force en action pour le développement, la
démocratie, et les droits de l’homme

Troisième étape : Les nouveaux enjeux de la mission

– La reconstruction de l’Afrique est le nouveau nom d la mission
– L’Afrique et la problématique de la « nouvelle évangélisation »

ATELIER 3 : Atelier sur les valeurs et patrimoines culturels des sociétés
africaines

Thème : Promouvoir et sauvegarder le patrimoine cultuel africain

Le problème
Aujourd’hui, un peuple qui e sauvegarde pas sa culture perd ses racines, sa
mémoire, et son identité. Ham pâté Ba disait à juste titre : « Un vieillard qui
meurt est une bibliothèque qui brûle. » Le savoir, richesse fondamentale de
l’homme, ne peut exister sans racines culturelles ; il n’est partie intégrante.
Mais pour que la culture puisse s’exprimer et permettre ainsi au savoir de se
manifester, il lui faut un support : LES BIENS CULTURELS.
Qu’appelle-t-on « Biens culturels » ? Selo l’UNESCO, à la conférence de
Nairobi en 1976, on entend par « biens culturels » ? « Les objets qui sont
l’expression ou le témoignage de la création humaine ou de l’évolution de la
nature qui, de l’avis des organes compétents de chaque état ont ou peuvent
avoir une valeur et un intérêt artistique, scientifique, ou technique. «  Il s’agit
en fait de tous les produits de la créativité humaine qui, dans une
communauté donnée, par consensus tacite ou explicite et éventuellement en
vertu de la législation, sont considérés comme culturels.
Nous pouvons regrouper donc sous ces biens culturels tout ce qui forme le
patrimoine culturel d’un peuple : le cinéma, la musique, la danse, le théâtre,
les arts plastiques, la peinture, la littérature, la tradition orale, les langues,
l’artisanat, etc. Afin que tous ces domaines puissent éclore, il faut que les
états garantissent la nécessaire liberté de création, condition sine qua non au
plein épanouissement de la création littéraire et artistique. La liberté de
création est un droit fondamental de l’Homme.

Nos axes de réflexion

REPENSE LE DEVELOPPEMENT SOUS UNE DIMENSION CULTURELLE
Dans la course au développement matériel qui a caractérisé l’après-guerre,
les conférences de Cotonou (1981) et de Mexico (1982) soulignent enfin, au
début des années 80, la dimension culturelle du développement. On se rend
compte qu’il est nécessaire « d’humaniser » le développement, que celui-ci
n’est tout compte fait, qu’un moyen et que la finalité c’est encore et toujours
l’HOMME. Ce qui s’engagera de la sorte est véritablement un nouvel ordre
culturel mondial, où la diversité est mise au service de la solidarité. Dans cette
stratégie, la culture cessera d’être perçue comme u complément ou un
élément d’équilibre des enjeux économiques et sociaux contemporains, lais
deviendra véritablement le lieu où peut se réaliser un espace d’égalité et
d’entraide. Selon cette idée, le développement est conçu non comme une
uniformisation planétaire, mais en tant qu’expression de civilisations distinctes
et solidaires.

LA NOTION D’IDENTITE CULTURELLE
Nous essayerons d’abord de définir celle-ci en tenant compte de tous les paramètres
(linguistiques, sociaux, ethniques, etc.). Une fois ceci fait, nous tenterons d’ancre
cette identité dans l’identité » nationale afin d’évite les déstabilisations ou les
« déculturations » dues souvent aux importations massives des modes de
fonctionnement et es modes culturels occidentaux. Il nous faudra également dégager
les axes de cohésion et de densification, afin de rendre les sociétés plus solides.
Soni Labou Tansi nous parle même d’un « besoin de complexification sociale ».

LA CULTURE A DES FINALITES EDUCATIVES
Toute œuvre s’exprime par « un langage », qu’il s’agisse d’un langage corporel,
verbal, visuel, ou autre. Dans le cas du langage verbal, nous nous intéressons
particulièrement, pour ce qui est des pays francophones, au problème de ma
francophonie ; notamment à la relation entre la langue française et les différentes
langues des pays concernés. En effet, nous sommes en présence d’un espace
multidimensionnel au sein duquel les différentes langues doivent être comprises en
fonction du rôle social qu’elles assument : langue de portée locale, langue à fonction
sociale et économique plus large, langue à fonction véhiculaire et de communication
dans une partie important d’un pays ou à traves tout un pays, langue internationale,
langue de communication et de référence planétaire (le français par exemple).

Outre ce problème linguistique, nous réfléchirons sur l’impact éducatif et moral
n’oublierons pas non plus la place de la tradition orale ainsi que celle de l’artisanat.

Notre lieu de réunion : 22, rue des Archives, 75004 Paris
Périodicité : une fois par semaine

Projets : un Forum en 1995
C’est autour du thème : Le statut de l’artiste, que nous inviterons, en 1995, des
créateurs dignes d’intérêt et qui devraient bénéficier de conditions favorables à la
création, notamment par l’établissement du statut de l’artiste lui reconnaissent ses
droits moraux et lui assurant un statut social conforme aux spécificités de son métier.
Il est souhaitable que soit mis au point un ensemble cohérent de dispositions
juridiques et fiscales qui traduisent les spécificités des métiers liés à la création
artistique.

ATELIER 4 : Observatoire pour la promotion de la santé
Thème : « La santé pour tous et le problème du sida en Afrique »
1-Si l’on se réfère aux statistiques de l’O.M.S. et aux appels de la F.A.O., la
situation de la santé et e l’alimentation en Afrique est extrêmement préoccupante.
Les études de prospective ne présentent dans ce domaine rien qui laisse beaucoup
de place à l’optimisme. Le scénario du futur est un scenario catastrophe. Il interpelle
nos consciences et exige de nos Etats une volonté politique lucide et imaginative,
capable de mettre sur pied des stratégies nouvelles dans la quête de la santé pour
tous et dans la lutte contre toutes les maladies qui s’abattent sur nos peuples
d’aujourd’hui.

L’atelier 4 sera consacré à l’étude de la situation de la santé dans nos pays. Il devra
être particulièrement attentif aux questions qui unissent santé, état de l’économie,
volonté politique et démographie.

2- Le problème du sida sera au cœur du travail de l’atelier 4. Dans la mesure où ce
fléau atteint dans nos sociétés des dimensions d’une catastrophe face à laquelle
nous nous sentons démunis, il exige e nous une réflexion de fond, où tous les
paramètres pour faire face à la situation doivent être considérées, analysés, compris,
expliqués et promus comme armes de combat et ferment pour une nouvelle
conscience dans nos pays. La conscience de ce qu’il convient d’engager aux
échelles morale, spirituelle, politique, économique et culturelle, pour ne pas subir le
sida comme une fatalité ou une punition divine, mais comme l’occasion pour une
profonde transformation des mentalités dans la perception que nous avons des
relations humaines.

3 – Par rapport aux autres continents, c’est l’Afrique qui a les problèmes de santé les
plus importants.
On n’estime que trois personnes sur cinq n’aient pas accès au service de santé de
base. L’espérance de vie est de 53 ans e Afrique contre plus de 74 ans dans les
pays développés. En ce qui concerne le sida, l’Afrique est le continent le plus
durement atteint – selon les estimations actuelles, sur 14 millions d’individus infectés
dans le monde, plus de la moitié se trouvent en Afrique au sud du Sahara. Dans de
nombreuses villes du Congo, du Rwanda, de la Tanzanie, de l’Ouganda, du Zaïre, et
de la Zambie, 5 à 20% des individus sexuellement actifs sont infectés par le VIH,
27% des prostitués sont contaminées à Kinshasa, 66% à Nairobi, 88% à Butare-
près de la moitié des malades hospitalisés dans ces villes sont infectés par le VIH.

Enfin comme 10 à 25% des femmes en âge de procréer sont infectées, la mortalité
infantile augmentera de plus de 25%. La situation sera encore pire si l’épidémie qui
se canonne augmentera de plus de 25%. La situation sera encore pire si l’épidémie
qui se cantonne aujourd’hui aux zones urbaines, ne regroupant que 10% à 20% de la
population, gagnait les zones rurales ou vivent la plupart des habitants. Les
estimations démographiques suggèrent qu’à moyen et long terme, le sida sera pire
qu’une guerre. Les conséquences économiques et sociales du sida sont
considérables dans la mesure où cette maladie décime des individus
économiquement et socialement actifs (les sujets âgés de 20 à 49 ans). On estime
qu’en 1995, le sida coutera annuellement 2 milliards de francs au Zaïre, soit huit
pour cent du produit national brut de ce pays en 1984. Cette somme est supérieure à
celle que le Zaïre a reçue en 1984 de toutes les aides internationales. Pour l’Afrique
centrale, le manque à gagner correspondra en 1995 à 6 milliards de francs. Il faut
craindre que de tels chocs économiques et sociaux ne fassent de l’Afrique un enfer.
Le problème du sida est un défi pour les pays concernés, pour les organisations
humanitaires et surtout pour les intellectuels africains.

  1. Objectif

Dégager des stratégies réalistes et efficaces pour conduire une politique concrète de
lutte contre le sida en Afrique.

  1. Méthode
  • Faire appel aux spécialistes du CNRS, INSERM, ORSTOM, Institut Pasteur, des
    associations loi 1901, des moralistes pour animer des séminaires qui seront axés sur
    les moyens de lutte contre cette maladie qui associe sexe, sang, et la mort.
  • Attirer une grande participation du personnel africain de santé.
  • Thèmes :
  • Les progrès récemment accomplis en matière de recherche sur le VIH
    (apport de la recherche scientifique sur les solutions médicales, quelle est la part des
    africains ? Les enjeux internationaux.)
  • Les interférences du sida dans la vie sociale
  • Expérience des associations loi 1901 dans la lutte contre le sida

(infos, solidarité, etc.)

  • SIDA et SEXE (mœurs, tensions entre moralistes et les pragmatiques

de la vie privé, etc.)

  • SIDA et SANG (problème de sous équipement en infrastructure

sanitaire, etc.)


ATELIER 5 : Préparation au retour en Afrique
Thème : « Penser et organiser le retour en Afrique.
Les questions de fond »
.

Pour tout africain qui vit aujourd’hui en Europe, le retour au pays est toujours une
épreuve dont il ne sait pas d’avance comment il pourra matériellement et
psychiquement la vivre. Face aux craintes, aux inquiétudes et aux peurs que nous
éprouvons souvent, il n’est pas bon que la perspective de réinscription dans nos
pays soit laissée au hasard des circonstances ou aux aléas des situations politiques
dans nos sociétés.

Il faut que nous disposions d’un lieu de réflexion et de préparation pour ce que nous
avons à faire chez nous, sur la manière dont il convient que nous nous organisons
pour le faire et sur la nécessité de concevoir des structures d’accueil où ceux qui
rentrent pourraient s’intégrer pour mieux s’engager dans la reconstruction de
l’Afrique.

L’atelier 5 a pour but de réfléchir à l’ensemble de questions relatives au retour dans
nos pays :

  • analyser les expériences vécues et les problèmes auxquels ceux qui rentrent
    sont confrontés ;
  • orienter le projet Afrique Avenir dans le sens d’un réseau d’entraide, de
    solidarité et de soutien à la réinsertion dans nos sociétés ;
  • penser les possibilités d’établir un réseau interafricain qui développerait des
    stratégies d’accueil pour ceux qui, pour des raisons politiques ou sociales, seront
    appelés à vivre dans un pays africain autre que le leur.

L’atelier 5 fonctionnera au rythme d’une grande rencontre par trimestre, avec débat
autour d’un thème de réflexion relatif à la problématique du retour.

ATELIER 6 : Prier pour l’Afrique

Loin d’être seulement un espace de discutions intellectuelle et débat théorique sur
les problèmes des sociétés africaines contemporaines, le projet Afrique Avenir veut
aménager en son sein un espace de prière et d’approfondissement spirituel où les
chrétiens de toutes confessions se retrouveraient pour partager les exigences de leur
foi commune en Dieu et les espérances de leur confiance en Jésus-Christ.
Pour ce faire, il conviendra de disposer ‘un lieu permanent de rencontre dont les
groupes de prière, les équipes bibliques et les cercles d’animation théologique
pourraient disposer dans la même dynamique de formation spirituelle et de
consolidation de notre foi.
Dans l’état actuel où il n’est pas facile de trouver au cœur de Paris une paroisse qui
serait à même de répondre à ce besoin d’un espace en permanence disponible, seul
le temple de Noisy-Le-Sec pourrait correspondre à nos attentes. Même situé en
banlieue parisienne, ce temple peut devenir le cœur d’un espace spirituel africain
dont nous avons besoin.

Trois orientations nous paraissent nécessaires pour la fécondité d’un tel espace :

  • les rencontres des groupes nationaux de prière qui veulent vivre chacun
    avec ses propres membres la foi qu’elle se pratique dans leur église et dans leur
    pays ;
  • Les rencontres intergroupes et inter-églises pour porter ensemble l’Afrique
    dans la prière ;
  • les cultes et les manifestations Afrique Avenir dont le champ serait ouvert à
    tous ceux, Africains ou non, qui veulent des temps forts de prière et de liturgie à
    l’africaine.
    Il reste à préciser les modalités de fonctionnement de ces trois orientations en
    fonctions des attendes des uns et des autres groupes africains de Paris.

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